Les Troubles Cognitif Pathologique et ses Caractéristiques
Toutefois, de nombreux facteurs tels que la polypathologie, l’isolement social,. Un choc émotionnel ou encore la perte progressive ou brutale d’autonomie peuvent conduire l’individu à développer ce que l’on appelle un vieillissement dit pathologique.
Le Vieillissement Cognitif Pathologique et ses Caractéristiques
Le vieillissement pathologique correspond à l’association de plusieurs pathologiques impactant l’état de santé d’une personne âgée. Les troubles cognitifs peuvent avoir des étiologies diverses, neurologiques, psychiatriques, médicamenteuses, etc. Ces troubles, associés à une perte d’autonomie, correspondent alors au vieillissement cognitif pathologique. Cela fait référence à une altération des capacités cognitives plus prononcé que dans le vieillissement normal.
Dans la société, la plainte mnésique est souvent associée à la peur d’avoir la maladie d’Alzheimer ou maladies apparentées. Cependant, l’origine de la plainte peut également être liée à de multiples étiologies. A titre d’exemple, celle-ci peut être secondaire à des difficultés d’origine psychologique comme la dépression ou l’anxiété.
Nous allons explorer la classification scientifique internationale des troubles neurocognitifs. (TNC) avant de détailler aussi bien les TNC dits légers que ceux dits majeurs.
Classifications des troubles neurocognitifs
Les TNC se définissent comme un déclin acquis, significatif et progressif d’une ou de plusieurs fonctions cognitives. La Haute Autorité de Santé (HAS) définit le déclin cognitif comme une altération d’une ou plusieurs fonctions cognitives,. Quel que soit le mécanisme en cause, son origine ou sa réversibilité. Nous nous intéresserons plus particulièrement aux TNC. En outre, l’hétérogénéité des tableaux cliniques pour une même tranche d’âge n’est pas uniquement liée au vieillissement,. Mais aussi au niveau d’éducation et aux ressources cognitives du sujet.
Un changement de comportement ou de personnalité est généralement associé. Le point d’appel repose sur une plainte du patient,. D’un proche ou d’un professionnel de santé et sur l’observation d’une diminution importante des capacités cognitives qui peut être constatée lors d’une évaluation clinique ou un bilan neuropsychologique réalisés secondairement.
CIM
Tout d’abord, la Classification Internationale des maladies (CIM) a été réalisée par l’OMS afin de créer un langage commun pour les professionnels de santé. Sa onzième version est entrée en vigueur en 2022. (CIM-11, 2023)
Dans cette classification, les TNC sont définis dans le chapitre 6 « Troubles mentaux, comportementaux ou neurodéveloppementaux » (CIM-11, 2023). Les TNC se divisent, dans la CIM 11, en plusieurs sous-parties : Delirium, Troubles neurocognitifs légers, Troubles mnésiques, Démence, Syndrome neurocognitif secondaire, Autres Troubles neurocognitifs précisés, Troubles neurocognitifs sans précision.
Les troubles cognitifs sont définis comme « déficits cliniques primaires du fonctionnement cognitif qui sont acquis plutôt que développementaux » (CIM-11, 2023). En effet, un déclin en comparaison avec le niveau cognitif antérieur peut être observé. Une altération cognitive débutant à la naissance ou lors de la période de développement est un critère d’exclusion dans le diagnostic de TNC.
DSM
Le DSM, « Manuel Diagnostique et Statistique » des troubles mentaux, dans sa cinquième version, effectue une classification des TNC dans l’objectif de trouver une terminologie commune. Les critères ont été modifiés afin que le diagnostic puisse être émis sans la présence de troubles de l’apprentissage et de la mémoire . Les TNC comprennent les syndromes de TNC majeurs, TNC légers, et leurs sous-types étiologiques parmi lesquels nous retrouvons, de manière non exhaustive, le TNC dû à la maladie d’Alzheimer, les maladies d’origine vasculaire, la maladie à corps de Lewy, la maladie de Parkinson, ou encore le syndrome fronto-temporal (American Psychiatric Association, 2015).
Dans le DSM 5, six domaines principaux sont étudiés : l’attention, les fonctions exécutives, l’apprentissage et la mémoire, le langage, les activités perceptivomotrices et la cognition sociale.
À l’instar de la CIM 11, le diagnostic ne peut être établi uniquement en l’absence de déficit cognitif présent dans la petite enfance. De même, l’état confusionnel ou certains troubles psychiatriques (schizophrénie, trouble dépressif caractérisé…) ne doivent pas expliquer la présence d’une altération des fonctions cognitives.
En cas de présence de troubles du comportement, la mention « avec perturbation du comportement » doit être spécifiée par le médecin dans le diagnostic.
Le retentissement sur la vie quotidienne est également un critère diagnostique déterminant. Le déclin cognitif constitue un obstacle aux activités complexes de la vie de tous les jours, comme réaliser sa compatibilité par exemple. Selon l’APA (American Psychiatric Association, 2015) les TNC légers et majeurs se différencient par le niveau de retentissement des troubles sur l’autonomie.
Les deux types de TNC: légers et majeurs
Le Vieillissement Cognitif Pathologique et ses Caractéristiques
Les TNC légers
Les troubles cognitifs légers correspondent au Mild Cognitive Impairment (MCI) qui désigne le déclin cognitif situé entre le niveau d’altération des fonctions dans le vieillissement normal et le niveau de TNC majeur.
Selon le DSM 5, le diagnostic de TNC légers repose sur des preuves d’une altération cognitive modeste qui n’interfèrent pas ou peu dans les activités de la vie quotidienne (American Psychiatric Association, 2015). La mise en place de moyens de compensations est souvent présente.
Les activités habituelles nécessitent plus de temps pour être exécutées et le sujet effectue plus de vérifications. Les principales fonctions exécutives sont légèrement altérées. Le sujet peut, par exemple, se plaindre de fatigue en lien avec une activité qui a demandé un effort d’organisation. En effet, la réalisation des activités quotidienne demande un effort supplémentaire et provoque donc plus de fatigue. Cette fatigabilité entraîne un évitement des activités.
Troubles psychocorporelles
Concernant le langage, nous pouvons observer un manque du mot et l’utilisation de périphrase ou de termes générique pour désigner une personne ou un objet. Des erreurs grammaticales peuvent être également observées dans le langage oral. La compréhension est généralement conservée. Les relations sociales restent possibles et cohérentes. Les praxies ne sont généralement pas impactées. Les tâches demandant des capacités visuo-spatiales importantes demandent un effort supplémentaire.
Sur le plan mnésique, une diminution objective des capacités peut être notée mais de manière isolée. Les mémoires à court terme sont légèrement atteintes. Lors d’un film, par exemple, un rappel du nom des personnages peut être nécessaire. La mémoire épisodique peut être légèrement impactée également.
Au niveau comportemental, de légères modifications du comportement et des habiletés sociales peuvent être présentes. La cognition sociale est peu impactée. En effet, le respect des codes sociaux est encore préservé. Le sujet présente, cependant, des difficultés à reconnaître les expressions faciales (American Psychiatric Association, 2015).
Les TNC majeurs
Les termes « démence » et « trouble neurocognitif majeur » sont tous deux équivalents. Nous utiliserons le terme de TNC majeur étant donné sa présence dans les classifications les plus récentes et la connotation péjorative du mot démence, de moins en moins utilisé par la communauté scientifique ces dernières années.
Selon l’OMS, plus de 55 millions de personnes sont atteintes de TNC majeurs. Il s’agit d’une cause majeure de dépendance de la personne âgée (2023).
Le diagnostic de TNC majeur repose sur la présence d’une altération cognitive importante de plusieurs fonctions cognitives qui est « suffisamment importante pour ne plus être capable d’effectuer seul les activités de la vie quotidienne » (HAS, 2018).
Les niveaux de sévérité
Le Vieillissement Cognitif Pathologique et ses Caractéristiques
Trois niveaux de sévérité ont été définis. Les TNC majeurs peuvent être légers, moyens ou graves. Si le sujet a besoin d’aide pour des activités instrumentales telles que la réalisation de travaux ménagers, nous parlerons alors du stade léger. Si les difficultés sont présentes sur des activités journalières comme manger par exemple, nous parlerons du stade moyen. Le stade grave correspond, quant à lui,. À un niveau de dépendance totale nécessitant des aides multiples (American Psychiatric Association, 2015).
Concernant les fonctions cognitives, toutes les fonctions exécutives sont impactées par les TNC majeurs. Le sujet va alors renoncer à la réalisation de tâches difficiles. Les situations de doubles tâches deviennent trop complexes. Lorsque cela est possible, le sujet va alors compter sur les autres pour prendre des décisions. De plus, les troubles attentionnels se majorent rapidement. L’utilisation de phrases simples dans un environnement avec peu de stimuli différents est nécessaire pour permettre la compréhension de la personne et favoriser la relation. En effet, pour pouvoir échanger avec une personne présentant des TNC majeurs,. Il est, par exemple, nécessaire d’éteindre la télévision et de se placer face à elle en parlant clairement et sans bouger de manière excessive afin de lui permettre de maintenir son attention.